Christophe Sermet s'attaque à l’un des chefs-d'oeuvre de Tchekhov, une pièce magnifique, qui convoque toute la gamme des sentiments. Une « tragédie en mode mineur » où le comique et le grotesque ne sont jamais loin.
Vania vit à la campagne, dans la propriété de sa défunte soeur, avec sa mère, sa nièce et quelques amis. L'arrivée de son beau-frère et de sa jeune épouse va bouleverser cette simple vie quotidienne. La plupart des personnages sont des insatisfaits: Astrov le médecin qui ne vit que pour ses patients et ses forêts, Sonia amoureuse sans retour, Elena épouse obéissante, Serebriakov, tyran domestique et… Oncle Vania qui se découvre amoureux de sa jeune belle-sœur.
https://vimeo.com/109908812
Dans ce microcosme familial, toute l’humanité se déverse et les passions bouillonnent. Dans un jeu – cruel - d'occasions manquées, de drames en sourdine (ici ça saigne sous la peau, en secret !) et un monde en train de basculer, voici un examen de routine des âmes et consciences, tout en légèreté et profondeur à la fois et c’est cela qui nous bouleverse.
Moi seul je ne serai pas rafraîchi par l'orage
Il faut être un barbare sans conscience pour brûler dans son poêle toute cette beauté, pour détruire ce que nous ne pouvons pas créer.
L'homme a été doué de raison et de force créatrice pour multiplier ce qui lui a été donné, mais jusqu'à présent il n'a rien créé, il a détruit. Des forêts, il y en a de moins en moins, les rivières
s'assèchent, le gibier disparaît, le climat est détraqué, jour après jour, la terre devient plus pauvre et laide.
Astrov, dans VANIA!